Complémentarité des approches psychologiques

Laetitia BLONDEAU, Psychologue – Psychothérapeute

On tend parfois à opposer les divers courants de la psychologie en prônant telle ou telle discipline comme étant la réponse unique aux dysfonctionnements ou troubles psychologiques.

Le fonctionnement humain est d’une telle complexité qu’il est important de croiser divers regards pour tenter de comprendre au mieux ce qui se passe pour une personne. C’est, en tout cas, le choix qui est le mien dans les thérapies que je propose.

Tout être humain naît avec des caractéristiques génétiques uniques : le bébé possède dès les premiers instants des compétences bien étudiées en psychologie cognitive (A. N. Meltzoff, D. Stern, P. Rochat et tant d’autres…). Les pensées et les émotions sont liées et influent sur les comportements. Les Thérapies  Cognitives et Comportementales (TCC) peuvent apporter des outils concrets à utiliser au quotidien afin de modifier certains comportements problèmes et augmenter sa flexibilité psychologique face aux situations.

On sait aussi que l’environnement dans lequel l’individu évolue a une grande influence sur lui :

  • la psychanalyse a démontré depuis longtemps la nécessité d’un attachement de qualité entre le bébé (puis l’enfant et l’ado) et ses parents, particulièrement dans les premiers temps de vie (S. Freud, D. W. Winnicott, R. Spitz, J. Bolwby, R. Roussillon et bien d’autres encore…). Ces expériences archaïques (de la naissance à l’acquisition du langage) & infantiles (de l’enfant, à partir de l’acquisition du langage) continuent à vivre en chacun de nous et resurgissent à certaines étapes de la vie ou lors de certains évènements. L’écoute psychanalytique vient accompagner la personne dans sa compréhension de schémas familiaux qui parfois perdurent de générations en générations, font souffrance et empêchent d’avancer sereinement.

  • la famille, au sein de laquelle l’individu évolue, forme un groupe régi par des lois et un fonctionnement spécifiques. Sans que ses membres n’en aient pleinement conscience, chacun est influencé par le groupe famille auquel il appartient. La thérapie familiale systémique propose aux familles une compréhension des représentations et des rôles de chacun. Il s’agit de mieux cerner sa place et sa fonction dans le groupe, sa manière d’être en lien avec les autres et les difficultés qui parfois se répètent pour parvenir à s’en libérer.

  • la culture dans laquelle le bébé évolue détermine les soins et l’éducation que ses parents lui dispenseront pendant l’enfance. L’ethnopsychiatrie a ainsi étudié combien le psychisme de l’individu s’appuie sur la culture  : c’est pourquoi l’exil et la migration peuvent se révéler aussi traumatiques pour certains (G. Devereux, T. Nathan, S. Lebovici, M. R. Moro…). La psychologie sociale a montré l’influence des phénomènes de groupe, et notamment sociaux, sur les comportements des personnes (K. Lewin, G. W. Allport, J. Maisonneuve,  S. Moscovoci….). 

En bref, l’être humain est d’une complexité inouïe et il serait illusoire de croire qu’il n’est déterminé que par son seul programme génétique ou, à l’inverse, que seuls les facteurs environnementaux le façonnent.

Il est donc un mélange d’influences imbriquées les unes aux autres.

Ce qui est important, donc, lorsqu’on vient chercher une thérapie – qu’elle soit basée sur des théories développementales, cognitives, psychanalytique, de développement personnel, de gestion du stress…., c’est de se sentir écouté, et de renouer avec soi-même afin que la souffrance, le mal-être s’atténue ou disparaisse, parce qu’on le comprend un peu mieux.